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REDISTRIBUTION ET PAUVRETE


     Voir le mécanisme de redistribution par vidéo
     L'inégalité de la répartition primaire a rendu nécessaire une redistribution, nouvel aspect développé surtout après 1945, avec une part des revenus versée aux organismes sociaux : caisse de retraite, caisse d'allocation de chômage, caisse de sécurité sociale. Expression de l'Etat-providence.

    I-Redistribution des revenus et inégalité :
    Redistribuer c'est prélevé pour transférer. La fonction principale de la redistribution est de réduire les disparités entre les ménages, elle doit être d'autant plus efficace que celles-ci sont fortes au titre des revenus primaires.
        1-les prélèvements publics :
    Les prélèvements publics permettent de modifier la répartition des revenus entre catégories sociales qui résulte des lois du marché du travail et des habitudes sociales. Ils se décomposent en impôts proprement dits et en cotisations sociales.
            a-Impôt direct : impôt sur revenu
    Impôt sur revenu joue un rôle de réducteur des inégalités. Par son caractère progressif (quand le revenu s'accroit, le prélèvement augmente plus vite), par la prise en compte des charges de famille, l'impôt sur revenu poursuit un but de justice fiscale. L'I.R réduit les inégalités des revenus entre les ménages, mais son action en ce sens reste limitée.
            b-Impôt indirect : impôt sur la consommation
    Les impôts sur la consommation représentent une part importante dans les recettes fiscales de l'Etat. L'Etat applique des taux plus bas aux denrées de grande consommation et les plus élevés aux produits d'usage moins courantes. Sur ces bases, on pourrait atteindre un résultat conforme à l'objectif de la redistribution. Ceux qui consomment les articles les plus luxueux paieraient le plus. En fait, cette modulation est inadaptée. En effet la taxe sur la valeur ajouté représente à peu prés la même part( autour de 20%) des dépenses de consommation pour toutes les catégories de ménages. Seulement, la part du revenu disponible consacrée aux dépenses de consommation est plus importante pour les ménages qui disposent de ressources modestes. Autrement dit, la part de leur revenu qui n'est pas atteinte par cet impôt est plus faible. Donc, en proportion du revenu disponible, ce sont eux qui paient le plus ; la mécanique tourne à l'envers : cette imposition frappe davantage les plus démunis.
            c-Les cotisations sociales :
    Les cotisations sociales, dont le montant s'accroit régulièrement, sont également dégressives par rapport au revenu en raison de l'existence d'un plafond dans l'établissement de ces cotisations.
        2-les dépenses des transferts :
    L'examen des effets redistributifs des finances publiques ne se limite pas aux prélèvements obligatoires, il doit porter aussi sur l'incidence des dépenses publiques sur les revenus des ménages. En effet, grâce aux ressources prélevées, l'Etat effectue des transferts sociaux en espèces, assure de nombreux services collectifs gratuits et réalise des interventions économiques. Les revenus primaires peuvent être ainsi considérablement modifiés par les redistributions provoquées par les dépenses publiques. La plupart des cas, les dépenses de transfert sont financées principalement par la sécurité sociale et, dans une moindre mesure, par l'Etat ou d'autres collectivités publiques.
    L'Etat procure également à l'ensemble de la population l'usage gratuit(ou semi gratuit) de différentes services (enseignement, formation professionnelle, transport) ou d'équipement collectifs (route, maison de la culture, piscine). Il s'agit donc d'une consommation collective qui s'ajoute à la consommation individuelle des ménages et qui vient modifier les revenus primaires. Le problème est de savoir si cette consommation collective est équitablement répartie entre toutes les catégories sociales. Par exemple, ce sont les enfants des milieux les plus modestes qui suivent les études les moins longues. Or le coût budgétaire d'un élève ou d'un étudiant augmente avec le niveau scolaire. De même, les équipements collectifs, malgré leur vocation égalitaire, ne profitent pas aux couches sociales les plus modestes. Leur utilisation dépend parfois de la disposition préalable d'un équipement privé : les infrastructures routières ou touristiques ne peuvent pas servir à ceux qui n'ont pas la voiture ou ne partent pas en vacances. Certains équipements utilisés exigent également des motivations que ne peuvent pas avoir des personnes ayant une formation insuffisante : le taux de fréquentation des bibliothèques ou des maisons de jeunes par les générations de 13 à 21 ans augmente en proportion du revenu familial.
    En définitive, les principaux bénéficiaires des services et équipements collectifs financés par le puissance publique ne sont pas forcement les catégories sociales les plus démunis.
    L'Etat réalise des dépenses économiques au profit d'activités privées sous des formes variées : dotation, subventions, garanties d'emprunt, primes, prêt, réduction d'impôt, etc... Les dépenses qui cherchent à améliorer l'efficacité économique ont un effet redistributif qui n'a jamais été mesuré.
    En définitive, en dehors de l'impôt sur le revenu pour le prélèvement et des transferts en espèces ou équipements collectifs pour dépenses, les moyens financiers publics, dans leur majorité, ne poursuivent pas principalement un objectif social. L'absence d'une politique globale et volontariste de redistribution verticale entre les diverses classes des revenus fait du budget de l'Etat, un instrument aveugle d'intervention sur le plan social. Elle provoque, en général, l'apparition d'inégalités nouvelles ou tend à consolider les inégalités existantes.

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