L’originalité
des économies de l’offre est de mettre au centre de leur analyse l’offre globale. Alors que Keynes considérait
que la formation du revenu précédait l’achat
et la production, Laffer affirmera au contraire que la production précède
le revenu et la demande. Aussi va-t-il proposer une réduction de poids de la
fiscalité afin de stimuler la production. Dans
leur analyse, les économistes de l’offre s’intéressent aux effets à long
terme ‘une diminution des taux marginaux d’imposition sur l’offre globale. Les
effets immédiats de la baisse des impôts sur la demande ne sont pas réellement
pris en compte.
Les « supply siders » procèdent donc un renversement de l’analyse
Keynésienne. Pour eux, la politique fiscale doit viser à accroitre la quantité
des facteurs de production, la réduction des impôts , tant sur les revenus du
capital que sur ceux du travail, doit y contribuer. En effet, les entreprises
ne peuvent réellement accroitre leurs investissements que si la main-d’œuvre
est incitée à modifier son arbitrage travail/loisir au profit du premier. Cela
implique que le pouvoir d’achat résultant d’un surcroît de travail ne soit pas
amputé de façon trop importante par une fiscalité progressive.
Les
politiques budgétaires d’inspiration keynésienne produisirent des résultats opposés à ceux attendus car en voulant lutter contre les récessions par une
augmentation des dépenses publiques, elles réduisaient les incitations au
travail et à la production de biens marchands.
Les
mesures pour retrouver la croissance :
1- Réduction
simultanée des impôts et des dépenses publiques :
Les
économistes de l’offre proposent une diminution simultanée des impôts directs
sur les personnes et les entreprises et des dépenses publiques. Selon eux, une
telle mesure encourageant l’esprit d’entreprise, l’effort et l’épargne,
constitue un moyen efficace de relancer l’activité économique. Certes cela peut
provoquer à court terme un déficit budgétaire mais celui-ci sera rapidement
résorbé en raison des recettes fiscales résultant de reprise économique.
2- Effet revenu et effet de substitution :
Les
impôts affectent le comportement des ménages par le biais des effets de revenu et des
effets de substitution.
L'effet
de revenu est simple : à
mesure que les impôts augmentent, les ménages sont plus pauvres et se
comportent de cette façon. Par exemple, si le loisir est un bien normal, des
impôts plus élevés inciteront les consommateurs à consommer moins de loisirs.
L'effet
de substitution est plus
délicat, mais il peut être beaucoup plus intéressant. Les Gouvernements
imposent des taxes sur les actions observables et vérifiables menées par
les ménages. Pour Exemple, les gouvernements imposent souvent la consommation
d'essence et les bénéfices des ventes de capital actifs, comme les maisons. Ces
taxes augmentent les coûts pour les ménages et les ménages réagissent en
ajustant les actions qu'ils entreprennent. Cette situation peut conduire à des
résultats qui diffèrent sensiblement de ceux qui sont prévus par le
gouvernement.
Les
économistes keynésiennes affirmaient que les « effets de
substitution » étaient négligeables par rapport aux « effets
revenu » et donc que la fiscalité n’affectait pas vraiment l’offre sur le
marché du travail.
Au
contraire Laffer prétendra que le jeu de ces deux effets provoque une
augmentation de l’offre de travail et modifie la structure de la demande
globale au profit des investissements.
C’est
d’ailleurs ce qui explique, selon lui, que la diminution de la pression fiscale
qu’il propose suscite un retour à la croissance générateur de recettes
supplémentaires pour l’Etat. En effet, la fiscalité sur l’épargne étant
également réduite, les individus, disposant d’un pouvoir d’achat plus élevé,
seront également incités à épargner davantage, rendant plus aisé le financement
des investissements grâce auxquels sont réalisés les gains de productivité.
Aux Etats-Unis,
les allégements fiscaux ont contribué à la reprise économique mais d’une
manière imprévue du point de vue des économistes de l’offre. En effet, la
diminution de l’impôt sur le revenu a surtout provoqué un accroissement de la consommation des ménages, accompagné d’une
expansion de l’endettement et d’une réduction de leur épargne. Cela provoque
une aggravation du déficit de la balance commerciale, et également , la
diminution du taux d’imposition risque d’aggraver le déficit budgétaire.
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