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LA MONNAIE : SES FONCTIONS ET SES FORMES


                
La définition de la monnaie consiste à décrire les fonctions de la monnaie et retracer l'histoire de ses formes.

I-Les fonctions de la monnaie :
1-La monnaie est une mesure des valeurs (étalon de valeur ou unité de compte) : Dans une société fondée sur le troc, la valeur de chaque bien doit être exprimée en unité de tous les autres biens. S'il y a n biens à échanger, il faut donc exprimer n (n-1) /2 rapports d'échange. Par contre si la valeur de chaque bien est exprimé en unité d'un bien unique(ou d'une unité de compte fictive comme la livre tournois sous l'ancien règne) alors il suffit d'exprimer n-1 rapports d'échange. Lorsque le nombre de biens à changer augmente, le nombre de rapports d'échange dans le cas du troc augmente très fortement, ce qui constitue un obstacle aux échanges.
2-la monnaie est intermédiaire des échanges : Dans une économie de troc les agents rencontrent le problème de la double  «  coïncidence des désirs ». L'individu qui souhaite échanger du beurre contre des œufs doit rencontrer un individu qui souhaite échanger des œufs contre des beurres. S'il rencontre un détenteur des œufs qui souhaite obtenu du lait, l'échange ne peut avoir lieu. L'existence d'un intermédiaire des échanges permet de résoudre ce problème : chaque individu peut échanger les marchandises qu'il possède contre un bien(le sel par exemple) dés lorsqu'il sait que ce bien sera accepté en échange par les détenteurs de tout autre bien.
3-la monnaie est réserve de valeur : un individu peut souhaiter vendre une marchandise, sans en acquérir immédiatement une autre. L'existence d'un instrument de réserve de valeur (qui peut être un bien ou une créance comme le billet de banque, permet de séparer dans le temps l'acte de vente et l'acte d'achat).
Dans cette perspective fonctionnaliste, la monnaie est donc considérée comme un instrument technique qui permet de rompre le troc et résoudre les difficultés (techniques elles aussi et non sociales) qu'il soulève. La monnaie est définie par ses fonctions. L'économiste britannique R.G.Hawtrey (1879-1975) écrit par exemple : « la notion de monnaie comme celle de cuillère à thé ou parapluie, mais contrairement à celle de tremblement de terre ou de bouton d'or, appartient à un groupe de notions qui se définissent par la fonction ou le but que chacun se propose ».
II-les formes de la monnaie : un processus de dématérialisation progressive :
La présentation traditionnelle de la monnaie repose sur la dématérialisation progressive de la monnaie. Les hommes auraient d'abord utilisé des monnaies-marchandises (sel, thé, bétail...). Ils auraient pris ensuite conscience de la supériorité de certaines marchandises(les métaux précieux) qui incorporent une valeur élevée sous un faible volume, qui peuvent être facilement fractionnées et qui ne sont pas périssables. On serait alors entré dans l'ère de monnaie-métalliques. L'étape suivante résulte du constat des difficultés et des risques du transport de l'or et de l'argent. Les marchands entrepreneurs prennent l'habitude de déposer leurs avoirs métalliques chez un banquier, ils reçoivent en contrepartie des lettres de change circulent (surtout si la signature du banquier est de bonne qualité), une partie de l'or déposé n'est jamais retirée(les retraits sont compensés par de nouveaux dépôts).
Au milieu du XVIIe siècle, le fondateur de la banque Suède, J.Palmstruch, combine l'escompte des effets de commerce et l'émission de billets de banque. Au lieu de remettre de la monnaie métallique aux commerçants en échange des effets de commerce, il leur propose des billets par lesquels la banque s'engage à remettre au porteur une certaine quantité de métaux précieux. Palmstruch associe donc crédit et création de monnaie ; le billet de banque s'imposera peu à peu comme instrument de règlement privilégié. Comme il repose sur la confiance des agents économiques on parle de monnaie-fiduciaire.
Une dernière étape est franchie avec le développement de la monnaie-scripturale. Au lieu d'effecteur des règlements en billets de banque, ceux-ci se réalisent désormais par des jeux d'écritures dans les comptes du banquier. Lorsqu'un client X a une dette à l'égard d'un autre client Y, le banquier débite le compte de X et crédite celui de Y. la monnaie scripturale est donc constitué par l'ensemble des avoirs détenus sur des comptes à vue (comptes de chèque, compte courants..). Il ne faut pas confondre la monnaie scripturale avec les instruments qui servent à la faire circuler (chèques, carte de crédits, ordres de virements) ces derniers ne sont pas de la monnaie.




  • Source : Prépas Economie « Analyse économique et historique des sociétés contemporaines »

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