Causes et manifestations de la corruption au Maroc:




"La corruption n'est qu'une des manifestations de la décadence institutionnelle: lorsque la corruption devient la norme, elle conduit à la paralysie du système".
En tant que matière sociologique, il n'est pas toujours facile d'établir une distinction claire entre la cause et les conséquences de la corruption parce que l'acte de corruption implique la composante «intention». Par exemple, nous pouvons dire que «l'une des causes de la corruption est la recherche d'un enrichissement personnel rapide», mais la recherche de l'enrichissement personnel est un objectif de l'agent corrompu. C'est pourquoi il est préférable de traiter les facteurs contribuant à l'émergence et au développement de la corruption. Ces facteurs sont liés à plusieurs domaines de la vie économique et sociale. Ils sont répertoriés par le centre international de recherche sur la corruption U4 comme suit:

Premièrement, un ensemble de contraintes et d'incitations qui encouragent les politiciens et les fonctionnaires à s'engager dans la corruption, y compris les bas salaires payés irrégulièrement aux fonctionnaires soutenant les familles nombreuses. Ces fonctionnaires peuvent ressentir l'obligation de recourir à la corruption.
Dans le cas du Maroc, la question du salaire ne semble pas pertinente pour expliquer la corruption dans le secteur public. Les fonctionnaires reçoivent actuellement des salaires comparables ou même supérieurs à ceux du secteur privé. Les arriérés de salaires semblent plus fréquents et à tous les niveaux.
Deuxièmement, de nombreuses possibilités d'enrichissement personnel. Certains environnements économiques sont très favorables à l'apparition de la corruption; c'est particulièrement le cas des environnements riches en pétrole et minéraux. La corruption est moins présente dans l'agriculture de subsistance. La taille et la croissance des dépenses publiques offrent des opportunités de corruption. Il semble également être présent dans le cas de la discrétion dans les allocations qui vont au-delà des simples coûts et avantages économiques.
Ce facteur correspond parfaitement à la question des marchés publics. De manière générale, la corruption favorisera et encouragera toujours les grands projets, c'est là que l'on trouvera le plus grand flux d'argent, donc les meilleures opportunités de corruption. Lors de l'attribution des marchés publics, plus la discrétion est grande, plus il y aura de possibilités de corruption. La corruption dans les marchés publics en 2013 est un facteur important au Maroc. En effet, le nouveau décret sur les marchés publics adopté en 2013 ne résout pas le problème. Le rôle de la Commission nationale de l'ordre public, établi par décret, n'est que consultatif. Le décret ne lui donne pas l'occasion de sanctionner les contrevenants. Cependant, la seule sanction que la Commission puisse imposer aux auteurs de fausses déclarations est leur exclusion temporaire ou définitive de la participation aux marchés publics. C'est pourquoi le clientélisme / patronage reste monnaie courante pour conclure un marché.
Troisièmement, lorsque la corruption est une activité à faible risque en termes de détection et de punition. La corruption s'épanouira lorsque les contrôles (internes et externes) seront insatisfaisants et inefficaces. Un Etat policier encourage la corruption. Quand les médias sont contrôlés et censurés, les politiciens et les fonctionnaires corrompus n'ont pas grand chose à craindre.
Selon l'Agence canadienne de développement international, la corruption est le résultat de l'interaction de plusieurs facteurs:
Premièrement, il est nécessaire que les gens ressentent le besoin de recourir à la corruption. Cela peut venir de la crainte de voir des concurrents recourrir à la corruption, des procédures trop complexes, dépassées ou non transparentes, et l'idée de faire des profits élevés grâce à une transaction illicite, ou une combinaison de ces trois facteurs.
Deuxièmement, la personne qui accepte les pots-de-vin est encouragée à le faire en raison de l'injustice de la situation (bas salaires, faibles incitations, manque de professionnalisme, salaires de sécurité défectueux) ou perspective de récompense (gains ou profits).
Troisièmement, la personne corrompue devrait exercer son pouvoir discrétionnaire. Cela suppose que la responsabilité et le risque d'être découvert et pénalisé sont minimes.


IOSR Journal of Economics and Finance (IOSR-JEF)  http://www.iosrjournals.org

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